On lui doit la traduction des classiques russes de Dostoïveski à Gogol, mais aussi de Shakespeare et de nombreux autres. André Markowicz a aussi écrit deux livres, Partages et L’appartement (Editions Inculte), dans lesquels il nous offre quelques unes des facettes passionnantes de son art si particulier, la traduction.
« Pour André Markowicz la traduction n’est pas une histoire de langue mais d’allers-retours entre des mondes, des cultures, des univers esthétiques. Une phrase de sa propre mère peut ainsi lui apparaître comme intraduisible parce qu’il n’a pas connu la faim et ne peut l’imaginer. La langue n’existerait-elle pas, n’y aurait-il que des façons de parler, des concepts adéquats à des cultures, des sentiments, des époques ? Reconnaître cette pluralité, c’est faire de la traduction un mouvement vers l’autre qui le tranforme sans lui ôter sa spécificité. En fait la traduction n’est pas une question de langue, on ne traduit pas une langue, on traduit des auteurs, on traduit un monde culturel. La traduction est un exercice de reconnaissance, de gratitude envers l’autre que nous rendons accessible à nous-mêmes, non pas en le transformant en nous-mêmes mais en trouvant dans notre langue de quoi rendre sa particularité. » Caroline Broué, France Culture
En partenariat avec le TAP Théâtre Auditorium Poitiers, dans le cadre de la programmation de « Les Démons », mise en scène Sylvain Creuzevault, les 6 et 7 février.
Dostoïevki publie en 1871 cette vive critique de toute idéologie, progressiste ou conservatrice. C’est un roman visionnaire, annonciateur des dérives totalitaires des révolutions du 20e siècle. C’est l’histoire d’une bande d’insurgés prête à renverser l’ordre établi et dont le chef conspire pour choisir comme leader un aristocrate charismatique, un « messie ». Depuis dix ans, le farouche Sylvain Creuzevault cherche dans la modernité ce qui a déterminé notre mode d’organisation sociale et notre définition du politique, explore les formes d’opposition et d’émancipation que chaque époque recèle. Il rassemble pour « Les Démons » sa brillante troupe et invite Valérie Dréville à la rejoindre pour incarner, avec fougue, des êtres en tension entre leur inclinaison intime et le mouvement social, des êtres au bord de la mystique ou de la folie.