Rencontre Karine Parrot

mardi 21 janvier
18h30

Carte blanche

L’Etat contre les étrangers (La Fabrique, 2019)

Qu’est-ce qu’un étranger ? Qu’est-ce qu’un « migrant économique » ? Que lire derrière tous ces noms – Schengen, Frontex, Dublin – et ces sigles, OFPRA, CRA, OQTF ? La réponse, on la lira ici : ce sont les pièces d’un masque derrière lequel l’État français organise et dissimule une lutte féroce contre les étrangers, les plus pauvres, les plus noirs, les plus arabes. Du dernier commissariat jusqu’au Conseil d’État et à la Cour de cassation – plus question ici de séparation des pouvoirs – l’appareil d’État suit la loi quand elle l’arrange et la bafoue quand elle le gêne. Si c’est trop visible, la haute fonction publique prépare une nouvelle loi qui permet plus de contrôles, plus d’enfermements, qui donne carte encore plus blanche à l’exécutif dans cette lutte contre un ennemi décidément bien commode.

Dans Carte blanche : l’Etat contre les étrangers, la juriste Karine Parrot, membre du GISTI (Groupe d’information et de soutien aux immigrés), dénonce la faiblesse grandissante du droit en tant que rempart contre des politiques migratoires de plus en plus répressives. Par le biais d’un retour historique puis schématique sur l’application du droit de la nationalité, du droit d’asile, des différents visas mis en place récemment en France et au niveau européen, l’auteure montre que l’instrumentalisation des leviers juridiques ne date pas d’hier mais atteint aujourd’hui son paroxysme.

En collaboration avec La Cimade et les éditions de La Fabrique