Rencontre ERIC FAYE

mercredi 13 novembre
18h30

« La télégraphiste de Chopin » ( Seuil, septembre 2019)

Prague, automne 1995 : une habitante prétend « recevoir » chez elle la visite d’un compositeur illustre dont elle a le privilège de porter à l’attention du plus grand nombre les partitions qu’il lui dicte au fil de leurs rencontres. Au point de séduire une maison de disques. Sauf que le grand homme en question s’appelle Frédéric Chopin, et qu’il est mort à Paris, un siècle et demi plus tôt… Supercherie ? Mystification ? Tel est, en tout cas, le sentiment bien naturel de Ludvík Slaný, journaliste, au moment où il s’apprête à enquêter sur cette histoire pour le compte de la télévision d’un État sorti depuis peu de l’ère communiste. Commence alors une chasse au fantôme, entre matérialisme obtus et croyances en tout genre, espions reconvertis en enquêteurs privés, tenants d’un ordre ancien métamorphosés en jeunes loups du nouveau régime, où une paisible cantinière à la retraite révèle à un monde bouleversé la part d’ombre et de folie sur lequel il se réinvente.

Roman de l’entre-deux, intrigue vacillante, La Télégraphiste de Chopin nous inspire un léger vertige, mélancolique et délicieux. Eric Faye s’y entend à plonger ses lecteurs dans le trouble en déjouant avec élégance, et une sorte d’innocence, les limites de la réalité. 

Né en 1963, Éric Faye est l’auteur de romans, nouvelles, récits de voyages et essais. Son recueil de nouvelles fantastiques, Je suis le gardien du phare (José Corti, 1997), a été couronné du prix des Deux-Magots. Il a été lauréat du Grand Prix du roman de l’Académie française pour Nagasaki, paru en 2010 et traduit dans une vingtaine de langues. 

En collaboration avec les Editions du Seuil